En ces temps de doute et de peur, de montée de la barbarie, de murs et de fermetures de frontières, « Guerre(s) » souhaite participer à la déconstruction des croyances et des préjugés qui mènent à l’exclusion, développer la capacité d’analyse et l’accès à l’esprit critique, poser la question de la solidarité.
Pour la mise en place de ce projet, nous sommes en contact avec des historiens et des pédagogues. Le projet s’adresse avant tout aux jeunes mais aussi à un tout public.
« Nous sommes 50 empilés dans ce réduit, si serrés, que nous ne pouvons faire le moindre mouvement. Nos pieds enfoncés dans la terre se gèlent avec elle. Debout, j’ouvre les yeux. La terrible réalité m’apparaît. Nous allons partir à la mort. Nous finissons par marcher sans voir et sans penser. Comme des bêtes. On entend des cris, des ordres venus d’on ne sait où… » (Témoignage d’un soldat, Henri Testulat Lettre envoyée de Reims, 1 janvier 1915)
« Dans l'obscurité totale, nous dérivions sur la Méditerranée. Nous étions entassés dans ce canot de fortune à peine gonflé, de fines planches de bois faisaient office de fond. Toutes mes pensées allaient vers toi, ma femme, et vers l’enfant à naître. » (Témoignage d’un réfugié, Rami, 23 ans, 2017)
Le spectacle s’organise autour de deux conteuses et trois tableaux. Les conteuses avec leur valise pleine d’objets, vont là où sont les gens, raconter par-delà les murs et les frontières, faire travail de mémoire. Elles lisent des lettres, ouvrent la valise, confrontent les objets, réorganisent le temps et l’espace sur la table, font et défont des tableaux évoquant trois périodes : celle de la grande guerre et de la destruction massive, celle de l’ouverture, de la reconstruction et du développement, celle du déclin et de la fermeture qui chaque jour, amène ses flots de réfugiés.
Entre le soldat dans la tranchée et le réfugié sur la méditerranée, un siècle. Le monde a-t-il changé ? Le progrès ne mènerait-il au bout du compte qu’à la domination et à la destruction ? Au bout du voyage, les conteuses reviennent à la page blanche. Que peut-on écrire ensemble, aujourd’hui ? Peut-on faire quelque chose ? En quoi cela me concerne-t-il ?
« Guerre(s) » pose la question de l’engagement, de notre capacité à faire une démarche au présent, tournée vers l’avenir, et prenant en compte les leçons tirées du passé.
Le spectacle dure 30 minutes et est suivi d’une animation. Cette animation veut s’appuyer sur des sources historiques pour tenter d’analyser la question brûlante des migrations et des réfugiés dans l’Europe d’aujourd’hui, les événements actuels étant parfois étroitement liés au passé. Quelles sont les causes à l’origine de ces déplacements ? Les gens partent-ils de leur plein gré ou contraints ? Comment sont-ils accueillis ? Les « accueillants » ont-ils été des réfugiés ou des migrants à un moment de l’histoire. Il s’agit aussi de clarifier les notions de « migrant », « réfugié », « demandeur d’asile », « apatride », « sans papier ».
Tout ceci dans un but de démonter les mécanismes qui mènent à exclure, en ces temps de montée d’idéologies racistes, de développer l’esprit critique et de renforcer la solidarité et la citoyenneté.
Notre compagnie est située dans la région du Centre, terre d’immigration depuis le 19ème siècle, qui aujourd’hui abrite un centre Fedasil et accueille un nombre toujours croissant de migrants et réfugiés.
Nous constatons que de nombreux adolescents issus de l’immigration italienne ont peu mémoire de leur histoire. De la même manière que bien des jeunes belges ne savent pas que leurs ancêtres ont migré et ont trouvé refuge en d’autres lieux après la première guerre mondiale, notamment. Nous souhaitons toucher les écoles secondaires et particulièrement celles qui vont peu ou pas, au théâtre.
C’est pourquoi nous créons cette petite forme de « théâtre sur table ». Ce choix nous permet de nous adresser à chaque fois à des petits groupes en ambiance intimiste et ainsi optimiser la qualité de la rencontre et de l’animation.
Photos
Captation
Fiche technique
Espace scénique : salle
Ouverture : 4m
Profondeur : 4m
Hauteur : 5m
Occultation indispensable
Electrique : 220v
Durée spectacle 30min.
Temps de montage : 1h à 3h
Temps de démontage : 1h à 2h
Equipe : 2 régisseurs, 2 comédiens
Public idéal : 50 personnes
Jeu :
Patou Macaux et Catherine Mayon
Régie : Olivier Duriaux et Gippi Mazzarella
Infos et contact diffusion : Rémi Lobet - remi.lobet@gmail.com - 0498/469797